288 : pour florence

Florence ... ma petite cousine, ma presque jumelle.
Trente ans sans se voir et ne plus te revoir, c'est triste.
 
Tu es liée à mes plus heureux souvenirs d'enfance. Je te revois à Nisou-Rose, gaie et sérieuse à la fois. Cette immense maison où on aimait se cacher d'un étage à l'autre, d'une chambre à l'autre, d'un recoin à l'autre à l'heure de la sieste, dans l'ombre et la fraicheur.
Tout en haut, la terrasse couverte était notre domaine : avec nos sœurs nous l'avions peinte et décorée avec enthousiasme !

Le matin, tes acrobaties sur la plage, le goût du sel, les grains de sable dont on faisait des châteaux, le soleil qui nous brûle, la mer qui nous rafraîchit ou qui nous donne la "peau de cocotte" quand le méchant mistral se met à souffler.
L'après-midi la pinède odorante où nous avions notre "cabane bambou" loin du regard parental, le trapèze, les anneaux, la balançoire, nos jeux dans les broussailles, les cailloux pour casser les coques des délicieux pignons.

Les baignades au petit port de pêche et le retour à la maison par l'étroit chemin bordé de murs blancs et de jardins secrets. Les figues succulentes, les tiges de fenouil anisées et les mûres goûteuses cueillies dans les terrains vagues.


Notre double anniversaire avec nos sœurs et nos amis. Les spectacles que nous, les enfants, présentions avec un certain stress à nos parents, oncles et tantes et qui n'étaient jamais aussi réussis que pendant les répétitions.



Puis les orages "du 15 août" qui nous trempaient de leur pluie chaude, les odeurs enivrantes des aiguilles de pin humides, les courses d'escargots.
Les plongeons dans les grosses vagues tièdes quand le vent d'est se levait ce que nous attendions tous les ans avec impatience.

Et la tristesse de devoir se séparer pour la sombre rentrée des classes sachant qu'on ne se rencontrerait que rarement avant les prochaines grandes vacances.

Même s'il n'y a pas d' "après la mort", tu resteras toujours vivante dans mes souvenirs et dans le souvenir de tous ceux qui t'ont aimée.



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