La promenade qui mène de Sèvres à Issy-les-Moulineaux emprunte peu ou prou l'ancien chemin de halage de la rive gauche de la Seine.
On y trouve amarrées de nombreuses péniches habitées dont beaucoup sont "historiques" au sens où, avant de prendre ici leur retraite, elles ont connu une vie de labeur qui nous est brièvement contée sur de petits panneaux informatifs.
Sur notre droite, les collines de Meudon, leurs grandes maisons de meulière et leurs petits bistro-prolo dont il ne subsiste que quelques vestiges voués à la démolition. La ligne de tram est en voie de détournement pour permettre de faire table rase de ce passé et édifier de nouveaux quartiers de bureaux et d'immeubles très chics tels qu'on les rencontre un peu plus loin, vers Issy.
Des petits coins de nature préservée, joliment semés de fleurs sauvages, agrémentent de ci de là la promenade. Ils auront laissé place d'ici peu n'en doutons pas, à de nouveaux "espaces verts" aussi chics que les bureaux (pierre taillée, acier poli, bois exotiques, graminées, bambous) où on ne risquera plus de se salir les godasses.
Sur notre gauche, les ruines de l'île-usine Seguin, dont on n'a pas encore bien compris ce qu'elles vont devenir.
Une fois franchi le pont métallique, on découvre un no man's land en partie abandonné, en partie aménagé en jardin où l'on trouve des pancartes aussi instructives que celle qui nous informe sans rire que "ce jardin vit et évolue au fil des saisons". Ainsi qu'un immense bac à sable immaculé, irradiant la chaleur de four du soleil, dans lequel quelques enfants rôtissent lentement.
Après Seguin, c'est la très select île Saint-Germain dont les maisons sur berge, masquées par la végétation, respirent un bien-être cossu au dessus de leur ponton d'accostage.
Et au-delà de l'autre bras de la Seine, rive droite, c'est Boulogne, ville peu sympathique à mon goût, mais qui peut s'enorgueillir d'abriter le magnifique Jardin Albert Khan, sa forêt vosgienne, sa roseraie, ses arbres fruitiers et son merveilleux jardin japonais.
Il mérite plusieurs visites chaque année car il "vit et évolue au fil des saisons".